Introduction
Le Liban, Pays des cèdres de Dieu, joyau de la côte orientale de la Méditerranée, s’étire langoureusement sur un territoire de 10452 kilomètres carrés, au relief diversifié où les montagnes aux cimes enneigées l’hiver se mirent dans les eaux verdoyantes qui baignent le littoral et où le climat tempéré berce une douceur de vivre, emblème de ce pays.
Beyrouth, la capitale, ville cosmopolite et point de rencontre entre l’Occident et l’Orient, est le centre financier et culturel du Liban. Elle regroupe les sièges de la Chambre des députés, du gouvernement et d’un grand nombre de ses ministères, ainsi que les hôpitaux les plus importants du pays et ses plus vieilles universités, l’Université Américaine de Beyrouth (AUB) fondée en 1866 et l’Université Saint-Joseph (USJ) fondée en 1875 par les Pères Jésuites.
La plus célèbre école de droit de l’Empire Romain a été fondée à Beyrouth vers l’an 239 et, dès lors, Beyrouth devint la Mère Nourricière des lois, « Berytus Nutrix Legum ».
D’autres villes font également la renommée du pays et sont inscrites au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Byblos ou Jbeil, au nord de Beyrouth, associée à l’histoire de la diffusion de l’alphabet phénicien qui est à l’origine de l’alphabet contemporain ;
Tyr ou Sour au sud, cité phénicienne où fut découverte la pourpre et qui régna sur les mers et fonda les colonies de Cadix et de Carthage ;
Baalbeck à l’est, ou Héliopolis, l’un des sanctuaires les plus célèbres du monde antique ;
Anjar, dans la vallée de la Békaa, fondée au début du huitième siècle et dont les ruines constituent un témoignage unique sur l’urbanisme des Omeyyades ;
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La Vallée Sainte de Qadisha avec ses monastères chrétiens très anciens disséminés sur des pentes escarpées, et la forêt des Cèdres de Dieu qui lui est attenante.
L’arabe est la langue officielle du pays. L’usage officiel de la langue française est possible dans les cas prévus par la loi et cela conformément à l’article 11 de la Constitution Libanaise.
Cependant, le Liban est un pays où les langues étrangères sont couramment utilisées et l’enseignement dans les écoles et les universités se fait en arabe mais aussi en français et en anglais.
Depuis 1973, le Liban est membre de l’Organisation Internationale de la Francophonie.
Patrie définitive pour tous ses fils, unitaire dans son territoire, son peuple et ses institutions, le Liban dont l’indépendance a été proclamée le 22 Novembre 1943 à la fin du mandat français, est, comme l’énonce sa Constitution aux alinéas a et c de son Préambule, une République démocratique parlementaire, fondée sur le respect des libertés publiques, et en premier lieu la liberté d’opinion et de conscience, sur la justice sociale et l’égalité dans les droits et les obligations entre tous les citoyens, sans aucune discrimination ou préférence.
Ce Préambule qui a été ajouté par la loi Constitutionnelle du 21 Septembre 1991 au texte de la Constitution élaboré en 1926, reprend les principes fondamentaux établis par le Document d’entente nationale ou Accord de Taef signé le 22 Octobre 1989 dans le but de renforcer la cohésion dans le pays suite à la guerre civile qui l’avait dévasté et ébranlé durant plusieurs années.
Le peuple est la source des pouvoirs et le détenteur de la souveraineté qu’il exerce à travers les institutions constitutionnelles (Alinéa d du Préambule).
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Le régime politique est fondé sur le principe de la séparation des pouvoirs, leur équilibre et leur coopération et aucune légitimité n’est reconnue à un pouvoir qui contredit le pacte de vie commune (Alinéas e et j du Préambule).
Ce pacte fait référence, en particulier, à la dimension multiconfessionnelle qui caractérise le pays et à la nécessité de préserver la coexistence entre les différentes communautés religieuses.
Le régime économique est libéral et garantit la propriété privée et l’initiative individuelle.
Le développement équilibré des régions, tant économiquement que culturellement et socialement, constitue un objectif prioritaire et est considéré comme une assise fondamentale de l’unité de l’Etat et de la stabilité du régime (Alinéas f et g du Préambule).
Le Liban est arabe dans son identité et son appartenance.
Il est membre fondateur et actif de la Ligue des Etats Arabes et engagé par ses pactes.
Il est membre fondateur et actif de l’Organisation des Nations-Unies, engagé par ses pactes et par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
L’Etat concrétise ces principes dans tous les champs et domaines sans exception (Alinéa b du Préambule).
D’ailleurs, le Liban a participé activement à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
En effet, le Dr Charles Malik, Ambassadeur du Liban aux Etats-Unis et son représentant auprès des Nations-Unies, était l’un des premiers quatre membres du Comité de rédaction de cette Déclaration. Il a joué un rôle important non
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seulement lors des débats concernant les données conceptuelles de base et les principales dispositions de la Déclaration, en particulier l’article 18 portant sur la liberté de pensée, de conscience et de religion, mais aussi dans l’adoption de cette Déclaration.
La Religion au Liban
Le Liban se caractérise par une diversité religieuse sans pareille.
Dix-huit communautés religieuses reconnues par l’Etat y coexistent, dont douze chrétiennes (maronite, grecque orthodoxe, grecque catholique, arménienne catholique, arménienne orthodoxe, syriaque catholique, syriaque orthodoxe, assyrienne, chaldéenne copte, protestante évangélique et catholique romaine) et cinq musulmanes (sunnite, chiite, druze, alaouite et ismaélite).
C’est le seul pays arabe où l’Etat n’as pas de religion officielle déterminée.
En vertu d’une répartition confessionnelle consensuelle des mandats et fonctions politiques entre les communautés religieuses, le Président de la République est chrétien maronite, le Président du Conseil des ministres est musulman sunnite, le Président de la Chambre des députés est musulman chiite. Le Vice-Président du Conseil des ministres et le Vice-Président de la Chambre des députés sont chrétiens de rite grec orthodoxe.
Les ministères sont répartis entre les différentes communautés et les sièges à la Chambre des députés, au nombre de 128, sont répartis à égalité entre les chrétiens et les musulmans.
La suppression de ce confessionnalisme politique constitue, tel que le stipule le Préambule de la Constitution (Alinéa h), un but national essentiel qui devrait être réalisé par étapes et selon un processus énoncé à l’article 95 de la Constitution.
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L’Etat garantit la liberté de religion, dans ses dimensions individuelle et communautaire.
« La liberté de conscience est absolue.
« En rendant hommage au Très-Haut, l’Etat respecte toutes les religions et les confessions et garantit et protège le libre exercice des cultes religieux à condition de ne pas porter atteinte à l’ordre public.
« L’Etat garantit également à toutes les personnes, à quelque rite qu’elles appartiennent, le respect de leur statut personnel et de leurs intérêts religieux » (Article 9 de la Constitution).
Chaque personne à sa naissance est rattachée d’office à la communauté de son père qui sera mentionnée sur sa fiche d’état civil dans les registres de la Direction Générale de l’état civil relevant du Ministère de l’intérieur et des municipalités, mais ne figurera pas sur la carte d’identité.
A sa majorité, toute personne peut, si elle le souhaite, changer de religion ou de rite selon une procédure définie par la loi sur le statut civil du 7 Décembre 1951 et à condition que sa demande soit agréée par la communauté qu’il voudrait intégrer. Conformément à l’article 41 de cette loi, une demande en changement de rite ou de religion doit être déposée au bureau de l’état civil pour rectification de l’inscription dans les registres officiels. Le requérant devra produire une attestation en approbation de sa demande, émanant du chef du rite ou de la religion qu’il désire intégrer. Le fonctionnaire de l’état civil convoquera alors le requérant et lui demandera, en présence de deux témoins, s’il persiste dans cette démarche. Dans l’affirmative, il en dressera un procès-verbal qui permettra de rectifier, en conséquence, l’inscription dans les registres officiels.
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Les droits reconnus aux communautés religieuses
Le droit des communautés à fonder leurs propres établissements d’enseignement scolaire ou universitaire est reconnu par la Constitution (Article 10) et garanti contre toute atteinte, sous réserve des prescriptions générales sur l’instruction publique édictées par l’Etat.
Et si l’enseignement est libre tant qu’il n’est pas contraire à l’ordre public et aux bonnes mœurs, il ne doit nullement, tel que le stipule ce même article 10, toucher à la dignité des confessions.
Les communautés religieuses reconnues par l’Etat ont un droit de regard sur la constitutionnalité des lois.
Ainsi, les chefs de ces communautés religieuses peuvent, en conformité avec l’article 19 de la Constitution, saisir le Conseil d’Etat pour inconstitutionnalité d’une loi et cela en ce qui concerne exclusivement le statut personnel, la liberté de conscience, l’exercice des cultes religieux et la liberté de l’enseignement religieux.
Ce droit constitutionnel revêt une signification particulière quant à l’importance et à l’étendue des droits et prérogatives reconnus aux différentes communautés religieuses d’autant plus qu’au Liban, et tel que le stipule ce même article 19, seuls le Président de la République, le Président de la Chambre des députés, le Président du Conseil des ministres ou dix membres de la Chambre des députés, peuvent exercer le recours en inconstitutionnalité d’une loi.
Chaque communauté religieuse a son propre code de statut personnel et sa propre organisation judiciaire.
Les tribunaux communautaires, qui ne font pas partie du système judiciaire civil, appliqueront les dispositions du statut personnel des communautés dont ils
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relèvent en matière de mariage, de filiation, de divorce, de garde des enfants, de pension alimentaire.
Les tribunaux ecclésiastiques, à la différence des tribunaux des communautés musulmanes, ne sont pas compétents en matière de droit successoral qui, lui, est réglementé par la loi du 23 Juin 1959 régissant les successions des non -musulmans et soumettant les litiges qui s’y rapportent aux juridictions civiles.
Les décisions rendues par les tribunaux communautaires ne pourront toutefois être exécutées que par le Juge civil de l’exécution.
La Cour de cassation est compétente, en vertu de l’article 95 du Code de procédure civile, pour statuer en chambre plénière sur les oppositions formées à l’encontre de décisions rendues en dernier ressort par les tribunaux communautaires et cela en cas d’incompétence ou de violation substantielle d’une formalité d’ordre public, de même qu’en cas de conflit de compétence entre juridictions civiles et communautaires ou entre juridictions communautaires.
Liberté d’expression et liberté de religion
Si l’article 13 de la Constitution consacre la liberté d’expression orale ou écrite, la liberté de la presse ainsi que la liberté de réunion et de constitution des associations dans les limites prescrites par la loi, l’étendue de cette liberté d’expression est, elle aussi, dans la pratique conditionnée par le respect dû aux communautés religieuses, et tout manquement à cette obligation sera sanctionné pénalement sur base d’articles spécifiques du Code pénal libanais.
Ainsi, l’article 317 du Code pénal prévoit que tout écrit, tout discours ayant pour effet ou étant de nature à inciter aux dissensions confessionnelles ou raciales ou de susciter des conflits entre les communautés religieuses constituent des délits susceptibles de porter atteinte à l’unité nationale et de troubler l’harmonie entre les différentes composantes de la société et, à ce titre, sont passibles d’une peine
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d’emprisonnement de six mois à trois ans ainsi que d’une amende.
Le Code pénal consacre également, dans son titre VI intitulé « Des infractions contre la religion et la famille », tout un chapitre concernant les délits contre la religion.
Le blasphème sera puni d’une peine d’emprisonnement d’un mois à un an (Article 473).
L’outrage à l’encontre d’un des cultes et l’incitation au mépris de ces cultes sont punis d’une peine de prison de six mois à trois ans (Article 474).
Toute personne qui aura troublé l’exercice d’un culte ou des cérémonies et pratiques religieuses relatives à ce culte, ou qui l’aura entravé par des voies de fait ou des menaces encourt une peine de prison de six mois à trois ans.
Les édifices consacrés aux cultes, les emblèmes ou objets vénérés par les membres d’une communauté religieuse jouissent de la protection de la loi, de sorte que quiconque les aura détruits, mutilés, dégradés ou souillés sera condamné à la prison de six mois à trois ans (Article 475).
« Vivre-Ensemble », Emblème du Liban
Le respect par l’Etat du sentiment religieux des membres des différentes communautés religieuses se traduit dans des domaines très variés.
Ainsi la majorité des jours fériés au Liban correspondent à des fêtes religieuses chrétiennes ou musulmanes.
En 2010, le gouvernement libanais a proclamé le 25 Mars, fête de l’Annonciation à la Vierge Marie, fête nationale commune islamo-chrétienne, la Vierge Marie étant honorée aussi bien dans la religion musulmane que dans la religion chrétienne.
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C’est une particularité libanaise et une première au monde.
C’est aussi un symbole d’unité entre les religions et les communautés, un message clair qui s’inscrit dans la volonté de renforcer la cohésion et l’unité nationales à travers le dialogue et le «Vivre-Ensemble».
Elisabeth Zakharia Sioufi, Lawyer
Beyrouth, entre tristesse et germes d’espérance. Impressions d’un recent voyage
Michel Younes, Université catholique de Lyon – France
Pour des raisons professionnelles, mon voyage à Beyrouth était bref et intense, mais nécessaire pour voir de près l’état du pays et sa capacité à accueillir le Congrès de PLURIEL (une plateforme internationale de recherche sur l’islam) en mai 2022. Il s’agit ici de partager quelques impressions en toute sincérité.
La première impression ou le premier mot qui m’est venu à l’esprit dès le premier jour est celui d’un pays que l’on peut qualifier de pauvre ! Il y a comme un retour en arrière généralisé : des quartiers peu éclairés, des routes sombres, peu de feu tricolore en fonction, peu de circulation, peu d’embouteillages (ce qui est en soi une bonne chose).
Les magasins dans les centres commerciaux sont vides, impressionnant ! Il y a à peine un peu plus de deux ans, c’était tout le contraire : beaucoup de circulations, des magasins bondés, des manifestations de richesse partout… Aujourd’hui, les prix affichés pour une chemise ou une paire de chaussure sont l’équivalent d’un salaire moyen. Même les grandes surfaces de type Carrefour sont peu fréquentés. Aussi, chose à laquelle on n’est pas habitué : les chiffres ! Tout se chiffre vite.
Pour le moindre objet : des dizaines de milliers de livres. Un sandwich 45000 Livres libanaises, un hamburger 100,000 ! N’en parlons pas des marques européennes : les 5 rasoirs pour homme Gillette’s 450,000 LL le smic ! Il y a de l’essence mais très cher l’électricité privée (moteur) pas tout le temps et très chère, le gaz aussi. Il est clair qu’avec les salaires habituels de moins de 3,000,000 par mois même à deux salaires on vit dans la privation. Et au Liban plus de la moitié ne gagne pas autant. S’en sortent ceux qui ont des revenus en dollar américain, ce qui représente un pourcentage très réduit dans la population. Certains en reçoivent d’une façon occasionnelle, notamment quand ils ont un proche vivant ailleurs.
La diaspora représente une ressource financière nécessaire pour vivre au minimum. Sur place, les gens ont une préoccupation constante des premières nécessités. Du coup forcément un avenir sombre inquiète ! On est dans une logique de survie. Le pire c’est quand il y a une maladie ou un traitement qui nécessite l’hospitalisation : cela devient littéralement catastrophique. On peut mourir à l’entrée d’un hôpital, car on n’arrive pas à assurer préalablement une liasse de billets allant jusqu’à plusieurs fois le salaire mensuel. Plusieurs médicaments manquent à l’appel. Certains sont disponibles mais sont terriblement chers par rapport au salaire moyen. La préoccupation permanente du vivre empêche de penser et du coup de vivre autrement.
D’un autre côté, ce qui frappe chez les Libanais, c’est la volonté de continuer à vivre, parfois d’une façon étonnante. Le voyageur peut être frappé d’un pays à double vitesse ou à plusieurs facettes. Certains lieux, certains restaurants continuent à être bondés. Le Liban est pauvre et beaucoup des libanais le sont. Mais soit une petite partie soit parfois les mêmes on a l’impression qu’ils sont sur une autre planète. Quelques exemples : dans l’hôtel où je suis il y avait hier une soirée privée et le standard des voitures est hautement symbolique. Autre exemple on voulait aller prendre un verre dans un endroit restaurant qui peut accueillir plusieurs centaines de personnes. Il était quasi plein ! Alors qu’on passe ses journées à dire que tout est cher – et c’est vrai – on peut continuer à vivre un peu comme avant. Certes pas tous et pas au même rythme.
A côté de cet aspect qui peut plomber le moral, reste une force de résilience impressionnante. Durant mon séjour, j’ai rencontré plusieurs universitaires de milieux et de contextes différents. Pour la plupart, il s’agit de résister pour ne pas sombrer, multiplier les activités et les projets, y compris pour trouver de nouvelles sources de financement. Il s’agit de continuer à jouer un rôle moteur de la réflexion, dans l’expertise, dans l’éducation et l’enseignement. Il faut certes changer son mode de vie, quitter un certain luxe ou un style de vie pouvant être perçu ainsi pour continuer à proposer, parfois dans des cercles de réflexion, des nouvelles approches.
J’ai rencontré des historiens qui se battent pour une nouvelle relecture de l’histoire car c’est là le « péché originelle » d’un pays à la sortie d’une guerre de plusieurs décennies qui n’a pas osé confronter les points de vue et les faits historiques. J’ai rencontré des théologiens qui militent pour une nouvelle approche théologique du contexte et de la vocation des chrétiens au Moyen Orient. J’ai rencontré des chercheurs en sciences religieuses qui continuent à collecter des données pour une meilleure analyse des discours sur l’altérité. J’ai également rencontré des recteurs et rectrices d’université qui cherchent des solutions pour que les institutions jadis pionnières dans plusieurs domaines et prestigieuses dans le paysage académique, continuent à offrir des lieux de savoir.
Il est vrai qu’actuellement, la vie au Liban est devenue très onéreuse pour les Libanais qui gagnent leur salaire, parfois le même, parfois réévaluer, mais en Livre libanaise et pas à la haute de la très grande inflation. Certains sont clairement dépendant des aides et ne peuvent faire autrement. Mais la débrouillardise d’une partie, d’une bonne partie, la volonté de résister pour traverser la crise reste à saluer. Au fond, on peut avoir l’impression que la vie tourne au ralenti par rapport à un Liban que l’on connu en plein effervescence à tous les niveaux. Mais la vie ne s’est pas arrêtée. Le cœur du Liban, le cœur des Libanais et des Libanaises continue à battre. Ils continuent à se battre pour ne pas sombrer dans le désespoir.